RAFLE AU COUCHANT. MAROCAINS D’ALGÉRIE
Comment pouvait-il admettre qu’un homme de cette stature (Boumediene), qui avait accompli de hauts faits d’armes à partir de la base d’Oujda, s’était engagé à côté de ses frères marocains pour la libération du Maghreb. Qui pouvait croire qu’un homme qui haranguait des foules, distribuait des terres aux petits fellahs, nationalisait des exploitations pétrolières et minières appartenant aux compagnies multinationales et défendant dans les tribunes tiers-mondistes les droits des peuples opprimés ait pu mettre les pieds dans une boue putride.
Quelle dignité lui resterait-il après avoir ordonné la déportation de milliers de pauvres gens, sous le fallacieux motif qu’ils seraient d’origine marocaine, alors que dans leur totalité, ils avaient ouvert leurs yeux en Algérie ? Est-il à ce point aveuglé pour effacer d’un trait le sacrifice de milliers de Marocains, qui avaient abandonné leurs familles pour rejoindre les rangs de l’Armée de libération nationale, soient expulsés, cependant, comme des vagabonds ?