La philosophie dans votre poche - Spécial bac
Sujet, subjectum, signifie «ce qui se tient dessous». Le sujet est donc une substance qui résisterait aux changements. Mais cette substance est aussi en constante évolution : comme le disait Montaigne, «je est multiple». Peut-on alors parler, du coup, d'unicité du sujet ?
De plus, est-il possible de remettre en question l'idée de sujet sans détériorer nos valeurs ? Y aurait-il une morale et une démocratie sans sujet libre et responsable ?
Sujet ou objet ?
Le sujet s'oppose à l'objet
Face à l'objet qui est pure passivité, le sujet apparaît comme un être libre et responsable. Pour autant, le sujet ne doit pas oublier son statut de sujet et se prendre pour un objet, tel Narcisse qui, trop admiratif de son reflet dans l'eau, finit par se transformer en végétal. Il faut donc être vigilant à préférer le «je» (qui agit avec une intention bonne), comme le préconise Descartes dans le Traité des passions, au «moi» qui, comme l'affirme Pascal, est haïssable en ce qu'il transforme le sujet en objet.
L'expérience fondatrice du sujet
Un sujet agit par lui-même et se considère comme identique à soi malgré les changements. Comment justifier cette identité : par la mémoire ? Par le corps ? Non, mais plutôt par le fait de se savoir être la même personne. Pour saisir cette certitude, Descartes préconise l'expérience du cogito : «je pense, donc je suis». Même si je me trompe, il est certain que je pense : c'est une certitude fondatrice.