ÉRIC ZEMMOUR. UN OUTRAGE FRANÇAIS de Driss Ajbali
La France a besoin d’un nouveau Julien Benda pour réécrire à nouveau La Trahison des clercs, version 2000. Depuis l’affaire du foulard en 1989, un projet longtemps « infra-intellectuel », mené par des mandarins médiatiques, oeuvre en réalité pour connecter directement « le délitement des sociétés démocratiques à la question de l’immigration » et à son déferlement. Ils alertent sur le grand remplacement pour mieux préparer les conditions du grand déplacement.
Depuis le début des années 2000, dans une forme d’accompagnement à distance du lepénisme, de nombreux livres et autres essais ont balisé le chemin pour qu’en 2022, Éric Zemmour en vienne à tenter de passer de la réflexion à l’action. Venu sur le tard sur ces questions, depuis 2006 et pour être exact depuis 2008, non seulement Éric Zemmour a raflé la mise de tous les néo-réactionnaires, mais avec sa radicalité, il en est venu à centrer Marine Le Pen, devenue, pour le coup, une « figure convenable ».
Le présent essai tente de revenir, année par année, événement, le plus souvent tragique, après évènement, livre par livre, pour tenter de comprendre comment des minorités, de part et d’autre, ont préempté le débat français pour le réduire, quand ce n’est pas à coup de surenchères mémorielles et de concurrences victimaires, à une société où ne vit plus côte à côte, mais « face à face », le tout sur un fond de dérives, réelles, dans certaines parties du territoire français.
Les responsabilités sont partagées. Il s’agit donc ici, et sans concessions, de rendre à César, ce qui est à César et à Omar, ce qui est à Omar.